Bonjours à toustes,
Pour cette nouvelle émission de Particules Fines,
commençons par le Un absolu, le début, ou plutôt,
retournons-y un moment puisqu'il ne nous a jamais
quitté.
Oneness, ou l'unité, de Matthew Halsall résonne
comme une méditation Jazz avec ses sonorités
orientales revisitées aux goûts de la trompette,
de percussions, de piano et de basse. En passant
par cette porte de sérénité, là où la force des
contraires défi la raison, le chaos n’est pas
loin.
Avec toutes nos unités projetées contre la toile
du cosmos, étalée vers l'infini, j’imagine que
l'ordre se ferait vite ressentir comme un besoin.
J'entends la conscience de chacun/e crier
« à l'aide ! »
pour qu'un normal soit défini, qu'on puisse se
rassurer mutuellement qu’on n’est pas fou, qu'on
retrouve des chemins qui nous permettent de faire
les ponts entre l’infini cosmique et la
manifestation de notre réalité de chair et d'os,
de solitude et de société.
Unwritten Rules, ou les règles non écrites, de
Ill considered, nous accompagne dans ce mouvement
où les règles restent à définir. Porté avec un
certain enthousiasme par ce trio de basse, batterie,
saxophone, une urgence se fait sentir. Comme si les
mots ne suffisaient plus et qu’il était temps de
laisser la souplesse et la précision du jazz œuvrer,
quitte à nous emmener dans des terrains inconnus.
Et puis, dans une ambiance proche du rêve dont le grand
Dada serait fier, où l’on gobe l’œil, trompe la poule
et mange l’éléphant avant de mettre la girafe dans le
frigo, La Nose illustre l’insuffisance des mots à
traduire les abstractions symboliques qui nous servent
de réalité.
Parmi ces merveilleuses abstractions symboliques, il
serait fort dommage de ne pas rendre hommage ici à la
belle, la splendide, la mystérieuse, l’incontournable …
je parle bien sûre de La Muerte, que le Chilien Ricardo
Gallardo présente dans son album électro/organique El
Origen, où les chants traditionnels d’Amérique latine
se fondent avec les sons électro contemporains et
racontent une rencontre avec la mort tout en chantant
pour les vivants.
Face à cette immensité, il est probable de perdre pied.
Et si le cœur reste la seule boussole qui peux nous
rassurer, l’artiste New Yorkais Thornato nous rappelle
avec Mes Couleurs (feat. Bachan Kaur) l’importance de
ressentir nos couleurs pour guider nos cœurs du fin
fond de la jungle jusqu’au Tango.
Cette danse de la passione qu'est le Tango que Jon
Batiste réveille dans nocture Nº1 et The Swingle
Singers dans une interprétation de Libertango version
acapella, pour nous amener dans le corps et le
mouvement, certes, mais aussi vers ses grands
révélateurs d’humanité que sont les clowns.
Et oui, un hommage ici à cet état d’être qui
m’accompagne depuis tant d’année et à toutes ces
personnes qui ont eu le courage de se laisser
cueillir par ce grand vagabond du vide, cet
explorateur de l’inconnu, ce poète de la beauté
et de la déchéance, le clown.
Entrons dans l’arène avec Circus d’Alexey Kaleynikov,
faisons place à la grande parade avec 81/2 de Nino
Rota, voyageons entre rêve et réalité avec Acid Pauli
de Be Svendsen, et prenons la mesure du chaos avec
Cirkalia de Redux.
Si suite à ça tu te sens un peu oppresser, c’est
normal.
Break Your Chains And Return To Botswana de Mr Roul
K nous renvoie, depuis la transe sud-africaine, sur
les chemins de la liberté où Rodrigo Gallardo remixé
par Nicola Cruz rencontre l’origine du temps de
l’espace et de l’univers dans le morceau El Origen.
Et si tu tire la tronche après tout ça, Sally Nyolo
est là pour te rappeler que c’est pas grave dans
Souris-Moi, un vrai smiley musical.
Je voulais finir ce set avec I’m a tribe de Ape pour
clôturer cet appel à l’unification, avec Feeling Good
de Avicii qui remet une pépite de Nina Simone au goût
du jour, et de Spring Bounce de Tambour Battant pour
annoncer le retour du printemps et te faire bouger
les fesses!
J’espère que vous avez apprécié cette deuxième
édition de Particules Fines, dans les sons et les
mots.
À la prochaine.